Chartreuse de Calci

Bien que la fondation de la Chartreuse de Pise remonte à 1366, les formes élégantes que nous admirons aujourd’hui sont principalement dues à des phases successives d’agrandissement et de rénovation qui ont eu lieu surtout à partir de la troisième décennie du XVIIe siècle. Embellie par de somptueuses décorations réalisées par des artistes de talent entre le XVIIe et le XVIIIe siècle, la Chartreuse de Pise est devenue une destination privilégiée de la cour grand-ducale. La visite du musée, qui se déroule dans les salles d’atmosphère de la chartreuse, présente également des éléments d’un intérêt scientifique certain, tels que l’ancienne apothicairerie et l’ingénieux appareil hydraulique.

La pharmacie, fondée en 1643 sur le côté droit de la chartreuse, a été déplacée en 1703 dans le bâtiment d’entrée du monastère pour permettre l’accès à la population des environs. En 1795, elle fut rénovée avec des meubles en bois, fabriqués par Pasquale Matteucci de Pise, et avec une décoration de plafond comprenant des ornements et des figures allégoriques, comme l’Allégorie de la médecine peinte par Niccolò Matraini. De 1799 à 1875, il a été géré par la famille Viola et a cessé ses activités en 1906. Le mobilier d’origine a été restauré en 1931, comme on peut le voir dans un coin des étagères en bois d’olivier sur les murs de la salle de vente. Par l’élégance de sa décoration, il constitue un meuble unique de grande valeur. De la fin du XIXe siècle datent les ornements et les inscriptions de la salle d’attente par laquelle on accède à la salle de vente et à l’atelier. La boutique de l’apothicaire présente une collection de pots pour la conservation des médicaments, des distillats et des sirops produits par les moines.

Tout aussi important pour l’économie de la chartreuse devait être l’appareil hydraulique, qui fonctionne encore partiellement. En effet, grâce à un système complexe de canalisation, il acheminait l’eau, destinée à différents usages (alimentation en eau potable, irrigation, pisciculture), dans six bassins et deux sources, tandis qu’un court tronçon d’aqueduc alimentait la force motrice d’un moulin. Enfin, deux citernes recueillaient les eaux de pluie pour pallier les périodes d’étiage.